jeudi 27 février 2014

L'interview de Gala de Spax



Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Je t’en prie, c’est avec plaisir.

Comment as-tu commencé à écrire? Qui te lisait au début ?
J’ai commencé à écrire très jeune (vers 10 ans). J’inventais de petites histoires dans mes cahiers. A cette époque, personne ne le savait. Bien plus tard, j’ai commencé à écrire des romans plus imposants et la seule personne qui avait le droit de les lire était ma sœur (c’est d’ailleurs elle qui m’a « torturée » pour que je les fasse éditer).

Quel est ton genre favori ?
J’aime particulièrement écrire du fantastique car cela me permet de m’évader et d’inventer tout ce que je veux, même si c’est un style moins plébiscité par les lecteurs par rapport à la bit-lit ou la romance… ou à l’érotisme qui sont particulièrement à la mode ces derniers temps. Il est évident que pour lire du fantastique il faut une certaine ouverture d’esprit et une grande confiance en l’auteur car le lecteur doit être capable de se laisser porter dans un univers totalement différent et parfois choquant. Tout le monde n’est pas capable de se laisser aller et d’accepter la noirceur caractéristique des textes fantastiques.

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Je n’ai aucun processus spécifique. Pas de plan, pas d’idée, l’histoire est écrite telle qu’elle arrive dans mon esprit. Je m’installe, je ferme les yeux et je tape sur mon clavier les images qui défilent sous mes yeux… C’est aussi simple que ça.

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Sans hésitation, à la première personne. Cela me permet de vivre les situations en même temps que le personnage principal, c’est beaucoup plus prenant d’écrire ainsi.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
Bernard Werber bien sûr qui écrit de magnifiques romans (Bernaaaard… bon, ça va, j’arrête, lol), Dan Brown ensuite et enfin Richelle Mead.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Hou lààà… question difficile pour moi étant donné que l’histoire s’impose dans mon esprit. Donc, les personnages sont ceux que je vois lors de l’écriture avec leurs défauts et leurs qualités mais je ne me suis jamais assise à une table en me demandant comment devaient être mes personnages. Ils sont ce qu’ils sont, tout simplement (j’ai l’impression d’être un peu folle en écrivant ça, mais c’est la vérité… et sûrement suis-je un peu folle aussi, lol).

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Pour moi et uniquement pour moi. Il est impossible d’écrire pour quelqu’un d’autre, c’est un plaisir personnel et purement égoïste quand on y pense. Quand je pose le point final, j’espère de tout mon cœur que le livre plaira à mes lecteurs, mais au moment de l’écriture je profite simplement de l’instant présent sans penser à ce que les autres vont dire plus tard. Il est certain qu’écrire pour « faire plaisir aux lecteurs » serait peut-être plus judicieux car un livre mignon à souhait et fleur bleu sera toujours félicité et aimé par le public mais je préfère bousculer, malmener, provoquer des émotions (mauvaises ou bonnes) et bien sûr inventer un univers.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Les avis positifs me poussent à continuer et me donnent du baume au cœur. Ils sont mes petits « précieux » que je garde comme un trésor dans un dossier de mon ordinateur et que j’ouvre lorsque tout va mal.
Les avis négatifs se divisent en deux :
On trouve les avis négatifs mais constructifs. D’ailleurs, l’un d’entre eux m’a poussé à retravailler entièrement Native 1 et à le rééditer en décembre dernier. J’aime quand les avis sont intelligents et je dois dire que la bloggeuse qui avait écrit cette rubrique avait un certain talent et un tact que d’autres sont loin d’avoir…
Malheureusement, on trouve aussi des avis négatifs inutiles et simplement méchants (parfois même très violents). Ceux-là me font mal et me font quelquefois baisser les bras. C’est dans ces moments-là que je relis mes petits avis positifs pour me remotiver. Je me demande parfois pourquoi certaines personnes lisent du fantastique si elles n’aiment pas ce genre. Elles devraient peut-être en lire la définition, chez Wikipédia par exemple, pour ne pas être surprises au milieu du bouquin. En voici un petit extrait d’ailleurs : « Les manifestations du surnaturel dans la littérature fantastique sont généralement néfastes : pas de place pour les anges, les bonnes fées ou les bons génies. Le fantastique fait la part belle au Mal et à ses incarnations. C'est aussi une littérature de la souffrance, de la folie et de l'échec. »
Tout n’est pas tout beau tout rose en fantastique, on y aborde des sujets difficiles. NATIVE parle de viol, de violence conjugale, de manipulation, de vol d’enfant ou même du port de la burka, ce qui provoque de vives réactions. Il est certain que suivant le vécu des lectrices, les propos sont difficiles à avaler et je le comprends tout à fait. Mais nous ne vivons pas chez les Bisounours malheureusement… et Louna non plus !

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, ma sœur lit tous mes manuscrits avant que je ne les envoie chez ma maison d’édition. Elle est la seule personne en qui j’ai une confiance absolue.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Non. Absolument rien. J’écris quand j’en ai envie, c’est avant tout une passion. Le jour où je le considérerai comme un travail avec des objectifs et des contraintes, j’arrêterai aussitôt.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
De rien justement. Il me faut le silence et rien d’autre.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’écris et je corrige sur mon ordinateur portable.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J’ai la chance de pouvoir écrire pour une maison d’édition formidable depuis presque deux ans maintenant. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs, mais j’apprécie le côté familial des éditions Sharon Kena (même si la ME commence à prendre de l’ampleur et devient un peu moins familiale maintenant, l’éditrice sait se montrer à l’écoute de chacune de ses auteures).

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Je travaille depuis 6 mois sur un roman bit-lit qui s’appelle « Sang-froid ni loi ». Il sera composé de deux parties (mais d’un seul tome). Dans la première, on pourra mener l’enquête auprès d’une policière ordinaire et partager sa vie amoureuse et professionnelle. Dans la deuxième partie, on bascule dans un tout autre registre… notre malheureuse héroïne va plonger dans un autre monde, un peu plus… mordant.

Le dernier mot est pour toi…
Et bien… mon dernier mot sera pour toi justement (lol). Je tenais à te dire que j’aime beaucoup ton blog. Tes avis sont clairs, concis, il n’y a aucun spoil (je déteste les chroniques bourrées de spoils, c’est un manque total de respect pour l’auteur et pour les lecteurs qui n’ont pas encore lu le livre) et je souhaitais te remercier pour cette interview.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)
Ce fut très agréable. Merci à toi.

1 commentaire:

  1. Je viens de terminer le premier tome de "Native", l'histoire en elle-même montre toute la créativité narrative de l'auteur, niveau écriture on n'est pas encore au niveau d'une Richelle Mead mais c'est vraiment prometteur.

    Là où j'ai eu vraiment plus que du mal, c'est par rapport à cette histoire de viol (je sais que ce n'est qu'un passage du livre) et surtout de ses conséquences. Que l'on décrive un viol à la première personne, vu depuis le regard de la victime, pourrait être une bonne chose dans l'absolu, cela pourrait même faire réfléchir et débattre autour de ce genre de problème (qui est, n'oublions pas, avant tout un problème de pouvoir) d'une manière à la fois plus humaine et en même temps plus lucide, plus raisonnée...

    Mais là ou j'ai du mal, c'est d'abord que de lire que le violeur s'en sort si bien, et qu'en plus la femme, qui est aussi la victime, tombe amoureuse de lui et même accepte l'idée de l'épouser !!!

    Là je trouve que c'est pousser le bouchon un peu loin, en tant qu'artiste et sensibilisé depuis l'enfance à la cause des femmes il m'est difficile d'accepter tout cela... C'est même avec un léger sentiment d'écoeurement que je referme ce premier opus.

    Habitué au fantastique, je sais parfaitement que ce genre littéraire peut être une excellente opportunité pour un écrivain d'explorer les facettes les plus sombres de notre humanité, à travers ses mythologies, ses phantasmes, son histoire et même ses religions.

    Le fantastique, la fantasy, la science-fiction, la bit-lit, sont d'incroyables portes sur notre inconscient, notre imaginaire, ce sont autant d'écrans sur lesquels nous pouvons projeter en de multiples dimensions nos rêves, nos idées, toute cette créativité qui fait le sel de notre existence.

    Mais nous devons prendre garde à ne pas justifier l'injustifiable, ou du moins ne pas donner à ce même injustifiable des issues trop favorables, sous peine de se trahir, de renoncer à ce combat éternel pour la justice, la liberté, l'égalité et la fraternité qui peuvent parfois paraitre comme des idéaux inatteignables, voire illusoires, et qui pourtant constituent qu'on le veuille ou non le fondement même de l'Humanité, sa vraie et profonde Raison.

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