jeudi 27 février 2014

L'interview de Karolyn Daniel


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Bonjour ! De rien, c’est avec plaisir que je me prête au jeu ^^

Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?
Houlà, question à longue réponse, attention (sourire). Reprenons depuis le début... J’ai écrit mon premier poème en CM2, mais c’était pour un devoir et ça remonte à tellement loin que je ne saurais en dire plus à ce propos-là, mais j’ai toujours eu des scénarios plein la tête, scénarios qui se développaient au coucher, d’ailleurs. Et puis, en seconde, une amie, Hachi (un surnom, je précise, pour ceux qui en doutaient) m’a montré qu’on pouvait écrire ce qu’on ressentait au lieu de tenter d’en parler à notre entourage. Alors, j’ai commencé par des poèmes. Des poèmes parlant de moi, de mes envies, de mes coups de gueule, de mes sentiments. Surtout sur mes sentiments, en fait. Ils étaient mon moteur, ma muse, le centre de mes créations. Et ceci entraînant cela, j’aimais tellement écrire que j’ai fini par commencer un roman (qui n’avait pas la structure d’un roman à la base) où l’héroïne est une empathe. Eh oui, les sentiments, auxquels j’accorde une énorme importance parce que j’estime qu’ils sont l’essence même de l’âme humaine, me suivent partout...
Au début, c’était mon amie Hachi qui me lisait. Elle a lu quelques uns de mes poèmes, mais surtout, a été ma première lectrice de « Croissants de Lune ». C’est elle qui a corrigé mes premières fautes, elle qui m’a encouragée bien qu’elle ait été loin. Ses études l’ont éloignée de mon roman mais nous en parlons toujours. Puis il y a eu ma Yas, grande amie de longue date, qui m’encourage encore et toujours et que j’aime de tout mon cœur. Et enfin, les lectrices du net. L’une des toutes premières sur la plateforme a été Cindy, et aujourd’hui, après bientôt 5 ans d’aventures, nous sommes toujours en contact. Je dirais même plus que nous sommes devenues amies alors que des centaines de kilomètres nous séparent. Puis les lectrices du net ont commencé à affluer et des rencontres et des liens précieux se sont crées. Je ne m’attendais pas à ce retour à vrai dire, et rien que pour ça, je suis heureuse d’avoir commencé l’aventure par un échange pareil sur le net.

Quel est ton genre favori ?
Sans hésiter, le fantastique. Il me faut aussi du romantisme parce que ça me permet de m’attacher plus facilement aux personnages, ainsi que de l’amitié (une valeur que j’apprécie beaucoup), et du suspense, chose qui me fait tourner les pages du bouquin sans que je veuille m’en détacher.

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
J’ai envie d’écrire, tout simplement. Et cette envie ne me quittera pas tant que je n’aurais pas fait ce que je souhaite ; je vais y penser toute la journée (oui, parce que j’écris le soir). Peuvent me donner envie d’écrire : les gens, une scène de film ou de série, mais généralement, ça va être les sentiments que toutes ces choses vont me faire ressentir qui vont déclencher cette envie d’écrire.

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Je dirais la première personne parce qu’on peut plus facilement entrer dans la tête du personnage et exposer sa psychologie sans avoir l’impression de s’éloigner du sujet principal. Néanmoins, écrire à la troisième personne ne me dérange absolument pas, j’y parviens. Après, je pense que c’est aussi une question d’habitude.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
J.K. Rowling en premier lieu pour son imagination, son sens du détail, sa vision profonde des choses (quand on connait la saga en entier, on se rend compte de détails qu’elle a laissés dans le premier tome et qui ont une importance dans le dernier, c’est impressionnant !). Christopher Paolini ensuite pour toute la création dont il a fait preuve pour écrire une saga aussi titanesque. Son monde est riche, développé, et on ne s’ennuie jamais. Et Saint Exupéry parce que son « Petit Prince » m’a bouleversée et me bouleverse encore.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Sa psychologie le rend crédible, son développement. Par exemple, un personnage gentil, souriant et sans histoire ne peut pas tuer sans une bonne raison derrière (maltraitance quelconque, choc psychologique, situation qui l’impose, etc...). Il faut que tout soit expliqué, implicitement ou explicitement, afin de lui donner une profondeur, une humanité qui le rendra crédible. Les miens, je ne les crée pas réellement, ils s’imposent tous seuls à mon esprit. Souvent, je vais m’inspirer des personnes qui m’entourent pour leur donner vie, mais je vais ensuite les façonner selon mes envies, selon une évidence qui leur colle à la peau alors même qu’ils sont à peine sortis de mon esprit.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Pour moi. J’ai commencé à écrire pour me défouler, sans aucun but précis, à part celui de me soulager. J’ai toujours écrit parce que j’en avais envie, et toujours pensé que « écrire pour les autres » ne donnerait rien de bon en plus d’une possibilité de nous dégoûter de l’écriture. C’est pour ça que j’ai toujours dit à certaines de mes lectrices que l’écriture de mes chapitres prendraient un certain temps, mais que je ne me dépêcherais pas pour leur faire plaisir, car agir de la sorte serait gâcher le plaisir qu’on a à écrire.

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Oui, tant qu’ils sont justifiés. Les « c’est mal écrit » ; « tu n’aurais pas dû faire ça », ça ne m’intéresse pas, car sans explications, je ne vois pas l’intérêt de ces avis. Ça ne plait pas ? Eh bien, on passe son chemin ! Par contre, les avis développés et justifiés, eux, ont plus d’importance à mes yeux. Je vois ainsi ce qui plait ou pas, ce qui serait à revoir, à redévelopper, à redétailler. Bref, ces avis-là m’aident à améliorer le récit (je parle surtout de mon expérience passée sur une plateforme du net connue).
Après, il faut que ces avis, quels qu’ils soient, soient rédigés avec tact et justesse afin que la pilule puisse mieux passer. On peut écrire ce qu’on pense tout en restant correct, même si l’avis est négatif, l’un va très bien avec l’autre. Bien sûr que certains avis blessent et que d’autres remotivent à fond, mais il ne faut garder que le meilleur des avis négatifs, ce qui peut nous servir un jour, et jeter les insultes ou les remarques méchantes gratuites. Je sais que ce n’est pas toujours facile mais c’est possible.

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, deux amies qui ont la même passion que moi, parce que mon entourage la comprend moins qu’elles. D’ailleurs, leurs avis comptent beaucoup pour moi : elles sont totalement objectives lorsqu’elles reçoivent le texte, donc plus aptes à faire des critiques objectives et fondées que quelqu’un qui me connait dans l’intimité. Ça m’aide à améliorer mon écrit, surtout que leurs conseils et impressions ne se font jamais sans une grande dose d’humour, et autant avouer qu’à leur lecture, j’ai toujours le sourire aux lèvres.

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Non, moi y en a pas être disciplinée pour ce genre de choses (rires). À part quand la situation l’exige mais là, je ne garantis pas le résultat, car bosser sous pression, ce n’est pas du tout ma tasse de thé. D’une, et de deux, je ne me vois pas m’imposer des objectifs lorsqu’il s’agit d’écriture (à part pour les concours, auxquels je participe peu d’ailleurs, et uniquement quand le thème m’inspire immédiatement), car le faire signifierait pour moi « contraintes ». Et si « contraintes » est synonyme de « passion », alors autant changer de passion et en trouver une qui ne comporte pas de contraintes.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
De mon lit (oui, j’adore écrire dans mon lit moelleux, et c’est d’ailleurs là où j’ai rédigé 90% de mon roman), de silence dans la maison (je n’arrive pas à écrire si ça bouge dans les pièces d’à côté), et de musique dans les oreilles. Cette dernière se compose la plupart du temps de bandes originales de films : ça m’aide à me concentrer sur l’ambiance de la scène et à mieux la ressentir, et donc, à mieux la décrire.

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’écris mes idées principales sur papier mais je rédige mes chapitres en entier sur mon ordinateur. Je n’imprime jamais (mais je compte le faire pour mon premier roman lorsque les dernières corrections auront été apportées), et je corrige sur Word.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Extrêmement faible, je dois l’avouer. Mon manuscrit n’a pas encore été envoyé dans des maisons d’édition bien que je me sois renseignée sur plusieurs, mais cela ne saurait tarder. Tu me reposes cette question-là dans quelques mois, et je pourrais peut-être mieux te répondre (rires).

Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Le deuxième tome de ma trilogie, « Croissants de Lune » ; je l’ai commencé en février 2013. En parallèle, j’ai un autre projet en cours, qui s’appelle « Kendra, la Légendaire », et qui s’inscrit dans la fantasy.

Le dernier mot est pour toi…
Eh bien, je ne sais pas trop quoi dire, si ce n’est qu’il faut écrire avec son cœur.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir).
Merci à toi, c’était très agréable.

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