samedi 23 mai 2015

L'interview de Nicolas Bouvier

 
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Bonjour et merci de me donner la parole.
Comment as-tu commencé à écrire? Qui te lisait au début ?
J’ai commencé à écrire « à cause de » ou grâce aux filles. Très peu de gens me lisaient. Des amis, essentiellement, ainsi que les filles à qui étaient adressées mes poèmes, première période où j’ai écris.
En ce qui concerne mon premier roman, ce fut ma famille et quelques proches qui l’ont lu.
 Quel est ton genre favori ?
Le roman, incontestablement. Mais j’aime les poèmes aussi, des envolées lyriques où je me faire plaisir en utilisant des mots plus élaborés que l’on n’entend pas au quotidien, c’est assez jouissif de savoir que l’on peut jouer avec eux, les mélanger et en ressortir des syntaxes édulcorées mais jolies à lire et, pourquoi pas, à entendre. C’est un peu comme si les mots chantaient.
J’aime lire et écrire des romans d’amour, mais aussi des romans qui nous amènent à réfléchir, à penser, à débattre même, un peu comme les romans d’anticipation.
Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Mon processus créatif ? Toujours le même. L’idée germe dans mon esprit, souvent dans mon sommeil, ou à demi-éveillé, en voiture, quand je marche, quand je pense à quelque chose, quand je regarde un film, écoute une musique… Bref, quand j’ai l’esprit libre et tranquille pour visualiser une histoire. Tout se faire par images, captures de situations et après, je m’assieds, prends mon stylo-plume fétiche, n’importe quelle feuille au hasard, je griffonne un résumé de livre.
Oui, vous avez bien compris la dernière phrase, je visualise des synopsis, voire des scénarios s’il fallait parler cinéma, car c’est comme ça que je commence chaque manuscrit.
Le reste n’est que secondaire. Si j’ai une base historique, le reste suit, dont le titre qui est souvent le moteur de l’histoire d’ailleurs.
À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Les deux. Mais j’avoue avoir une préférence pour la première personne. C’est ce qui m’a permis d’écrire ma trilogie sans langue de bois et avec beaucoup de soulagement en guise de thérapie. J’ai pu écrire tout ce que j’avais sur le cœur et tourner la page.
J’avais commencé mon premier roman à la troisième personne, mais je m’éloignais trop de mon personnage et il m’était impossible de poursuivre en toute quiétude et confiance.
Mais, avec la maturité et le recul, je me rends compte que les deux styles me vont, je m’en sors et j’aime bien.
Quels écrivains admires-tu le plus ?
J.K.Rowling, mon idole, celle à qui je dois beaucoup dans ma vocation d’écriture. Ma trilogie s’inspire un peu de la saga, notamment du point de vue des personnages. Qui ne connait pas un Ronald Weasley et une Hermione Granger ?
Cette saga représente toute mon enfance et elle a énormément d’importance dans ma vie depuis ce temps-là.
J’aime beaucoup les anciens auteurs comme Sartre, Camus, Zola, Hugo, Rimbaud, Verlaine, Baudelaire. Pour les actuels, les romans de Foenkinos que j’ai eu la chance de rencontrer l’an dernier sont très agréables à lire et simples d’accès, autant que ceux de Gilles Legardinier dont j’aime le comique dans le style et l’ironie souvent, tout en légèreté.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Un personnage n’est crédible que si l’on parvient à s’en rapprocher, à s’identifier à lui, comme s’il faisait partie de nous, de notre vie, comme lors d’un sentiment, se dire que l’on a déjà ressenti cela nous aussi, on est déjà en relation direct avec le personnage.
Je créé les liens grâce aux gens que je connais dans la vie, à ceux que j’ai pu inventer, dont j’ai pu m’inspirer. Les gens sont une éternelle source d’inspiration, inépuisable, si on sait être original et créatif. Mes personnages représentent aussi ce que j’ai été, ce que je suis ou ce que je voudrais être, ou même ce que j’aurais voulu être. L’avantage est de leur céder une parcelle de nous, puis de les confectionner à la manière de monsieur tout le monde.
 Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J’écris pour moi avant tout, pour me faire plaisir. Les autres viennent après, égoïstement… Mais aussi généreusement, paradoxalement. J’ai toujours considéré que, si on se fait plaisir, on parvient à faire plaisir aux autres. Les lecteurs recherchent avant tout la sincérité dans une œuvre, pas le fait qu’on ait voulu leur faire plaisir.
Je fais partie de ces auteurs qui écrivent ce qu’ils ont envie d’écrire, sans chercher à plaire à qui que ce soit. Bien sûr, on espère plaire, mais si on dit qu’un auteur a peur de ne pas plaire avec telle ou telle œuvre, c’est justement parce qu’il s’est fait plaisir au préalable et qu’il a peur que ce plaisir ne soit pas forcément partagé.
C’est la différence majeure entre un auteur « artisan » et un auteur plutôt « commercial ».
Personne ne m’imposera d’écrire sur un sujet qui ne me plaît pas.
C’est un principe de base. Je ne suis pas scribe ou secrétaire, mais écrivain, là est toute la différence.
Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Oui, bien sûr. Sans prétention, j’ai reçu assez peu d’avis négatifs pour le moment, alors je suis touché. Les avis positifs motivent et encouragent bien évidemment à continuer, mais quand même, je ne reste jamais sur mes lauriers.
Car j’aime surprendre et être imprévisible. C’est aussi ça être auteur.
Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui, mais je ne dirais pas qui, c’est dans la sphère privée.
Mais j’aime bien savoir si je vais sur la bonne voie quelquefois. C’est risqué, mais c’est toujours mieux que de se lancer à corps perdu dans un projet qui n’est pas sûr de recevoir le succès escompté.
T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Non, pas vraiment. Je ne suis pas une machine. Je n’aime pas avoir la pression par rapport à ça. L’écriture reste une passion, j’ai autre chose à côté. Néanmoins, je sais que parfois, lorsque je suis inspiré, je peux passer une soirée entière à écrire. La motivation fait faire des choses formidables, voire surnaturelles.
J’ai toujours des objectifs : le premier est de durer dans le métier.
Le deuxième est de me renouveler en permanence, tous les ans, avec une nouvelle œuvre, en décalage avec la précédente (imprévisible et surprenant)
Le troisième reste de trouver ou d’élargir le public déjà présent.
Le quatrième : changer de style en permanence, comme ça je ne peux ni être copié, ni être plagié. Je m’amuse et j’aime savoir que je peux être seul à m’amuser et que personne ne peut me suivre. C’est une frénésie excitante qui vous donne l’impression de voler sur le toit de l’Everest, une sensation enivrante de liberté et d’être en avance sur son époque, sur son avenir et sur les gens en général.
Voilà pourquoi j’aime les romans d’anticipations.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
La musique. J’écris toujours avec la musique. C’est mon ami le plus fidèle et le plus efficace. Je ne connais pas mieux.
La musique est ma passion, j’en fais depuis l’enfance, du piano en l’occurrence, mais j’écoute beaucoup de styles différents et je sais que certaines situations d’écriture nécessitent de la musique pour ressentir les émotions, d’où je puise les sensations que je retranscris sur le papier.
Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’écris toujours sur papier d’abord avec mon stylo-plume fétiche. Ensuite, je recopie sur écran, corrige. Ensuite, j’imprime, je corrige, je relis, etc… Puis je corrige sur écran et quand je sens que ça va, je fais lire.
Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Difficile, mais ça c’était avant ! Mes quatre premiers livres étaient édités à compte d’auteur. Mon nouveau roman intitulé « Souviens-toi » est édité aux Éditions Sudarènes, à compte d’éditeur, donc c’est une nouveauté qui fait plaisir.
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Pas mal de choses, comme d’habitude ! Je corrige mon roman pour 2016, de même pour celui de 2017 et je suis en écriture d’un nouveau roman que je prévois pour 2018 et j’en ai mis un de côté provisoirement. Je suis occupé au moins jusqu’en 2030 !
Être encore et toujours en avance, en somme !
Le dernier mot est pour toi…
Tant que j’aurai quelque chose à dire et à écrire, je m’exprimerai, surtout si on m’en donne l’opportunité !
Merci de t’être livré à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)
Merci à vous ! 
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