mercredi 20 mai 2015

L'interview de Jean-Baptiste Messier


Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions

Comment as-tu commencé à écrire? Qui te lisait au début ?
Avant d'être un auteur, je suis un lecteur. A dix ans, je dévorais tous les bibliothèques roses et vertes, à 12 ans, je lisais aussi bien Dostoïevski que San-Antonio, les romans de science-fiction, Lovecraft, les romans de Frison Roche, Marcel Pagnol, Jack London et j'en oublie beaucoup. Le grenier de la famille était une source de trésors littéraires inépuisables et, ce dans tous les genres. Je me souviens aussi avoir lu « Le deuxième sexe » de Simone de Beauvoir très jeune et Anaïs Nine, la liste est sans fin. Aimant ma solitude au grand étonnement de mes copains, je lisais donc beaucoup.
La lecture de certains auteurs m'a donné envie d'écrire. Curieusement, ce n'est pas vraiment un auteur en tant que tel qui m'a incité à écrire ma première nouvelle : il s'agit de Pierre Desproges. Un esprit totalement irrévérencieux et caustique dans lequel je me retrouvais. Cette nouvelle de science-fiction (« Mission ») raconte l'histoire revisitée de Jésus-Christ qui devient ici un voyageur du temps avec beaucoup de jeux de mots irrespectueux. Elle fut censurée par le journal du lycée. Mais ma professeure de français me dit qu'elle était très contente de mon texte. Plusieurs auteurs comme ça m'ont servi de déclics, m'ont stimulé pour écrire : James Ellroy, Boris Vian, Philipp K Dick...
Quel est ton genre favori ?
J’écris principalement de la littérature érotique, de la SF, de la fantasy, du fantastique.
Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Le processus est différent pour des nouvelles ou pour un roman. Pour une nouvelle, je laisse germer deux trois idées ou éléments qui rentrent en conflit. Par ex écrire une histoire sur la rencontre entre une belle féministe et un peintre « macho » (cf. mon texte « La féministe et le peintre »). Alors l’histoire se déroule naturellement pour tenter de résoudre le conflit.
Pour un roman, il me faut un gros travail préparatoire, réfléchir aux idées, aux personnages et l’intrigue. Quand j’écris un roman, j’ai une idée relativement précise de mon intrigue, ce qui n’est pas forcément le cas pour une nouvelle où en général je n’ai que la fin en tête.
À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
La première personne permet d’avoir une écriture avec plus de personnalité, de subjectivité. La troisième personne, ou le narrateur omniscient, permet plus de choses. Tout dépend de ce qu’on veut. Disons que lorsque j’écris à la première personne, je m’éclate plus en rentrant dans la peau du personnage. Par ailleurs dans mes textes, il m’arrive de montrer des points de vue de plusieurs héros suivant les chapitres (cf « 50 nuances de dark fantasy »
Quels écrivains admires-tu le plus ?
En ce moment, je suis amoureux de Houellebecq, j’ai une grosse tendresse pour Bukowski aussi.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Ce qui rend crédible, c’est son passé, les détails typiques qui vont ancrer le personnage dans la réalité. Des grains de beauté, une cicatrice, etc. Et puis la nuance dans la psychologie, sa complexité voire sa non-cohérence. Tout ce qui écarte du stéréotype, de la marionnette sans saveur, genre un milliardaire jeune et beau, hum hum...
Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
J’écris pour divertir mes lecteurs. Je suis en cela les auteurs qui me régalaient quand j’étais plus jeune : Frank Herbert avec Dune, Arthuro Perez Reverte, que des auteurs qui racontent de bonnes histoires.
Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Oui, c’est important d’avoir un retour de lecture. Ça me permet de capter petit à petit ce qui plaît aux lecteurs (et lectrices qui sont la majorité;))
Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Oui plusieurs personnes. Je sais que certaines auront des remarques plus sur l’histoire, d’autres sur l’intensité de l’ambiance, etc. Et je corrige le tir petit à petit. Je n’écris pas dans ma tour d’ivoire.
T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs, etc. ?
Oui, pour moi la discipline est importante. Beaucoup parlent d’inspiration. Personnellement, je n’attends pas qu’elle vienne ! Je sais que j’ai quelque chose à écrire et même si au début ça peut être laborieux, ça finit toujours par venir ! Je me veux auteur populaire avant tout, je ne cherche pas les grandes phrases, les grandes envolées ou les formules qui claquent. Je sais ce que j’ai à écrire et si une belle phrase au détour se glisse sous ma plume, tant mieux. C’est pourquoi, j’arrive à écrire pas mal de textes je pense alors que d’autres auteurs attendent une hypothétique inspiration. Il faut se méfier de la procrastination. L’écriture est un tel effort.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Je m’entoure d’un mur sonore de musique (rock, hard rock, post-rock, trip hop)
Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’écris sur l’écran, écrire sur papier est une perte de temps car il faut recopier après. Je débite mes mots sans trop me soucier, puis je rectifie pour donner plus de reliefs à certaines choses qui vont renforcer les ressorts dramatiques. Je m’aide d’un logiciel très pointu de correction Antidote.
Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J’ai été édité chez une petite maison d’édition pour un collectif qui avait pour thème la fessée (« A toute volée »). C’était sympa. Mais en fait quand je vois les taux auxquels sont rémunérés les auteurs chez certaines maisons d’édition qui m’ont approché, je préfère m’autoéditer la plupart du temps même si ça va changer bientôt. De plus souvent les maisons d’édition surtout dans le domaine érotique ont une ligne éditoriale très précise qui ne me correspond pas forcément. L’autoédition permet une entière liberté de création et comme les lecteurs suivent, je me sens très bien ainsi. Le métier d’auteur est l’un des plus mal payé de la terre, je le dis pour les futurs aspirants (sourire).
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Justement, je suis sur un projet très spécial en ce moment avec une entreprise qui m’a demandé un texte érotique. Je ne peux pas en dire trop pour l’instant. Pour en savoir plus, il faudra me suivre sur Facebook notamment (sourire).
Le dernier mot est pour toi…
Hé bien je voudrais m’adresser à tes lecteurs. Je voudrais leur dire que je n’écris pas vraiment d’histoires à l’eau de rose, mais qu’ils trouveront des histoires plutôt originales qui parfois mais pas toujours se finissent mal, qu’ils pourront se régaler de scènes sensuelles (et même plus que ça), qu’ils trouveront de l’humour et beaucoup d’imagination. Je voudrais aussi dire que dans mes textes, les femmes tiennent généralement les premiers rôles (cf. mon roman « 3066 Lamia » par ex), qu’elles ont du caractère et n’ont rien de princesses au bois dormant.
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