dimanche 2 mars 2014

L'interview de Krystin Vesterälen

KrystinVesterälen n'est pas écrivain.
C'est une conteuse qui retranscrit la tradition orale.
Elle dit de son travail :

« L'art du conte c'est l'art oratoire, l'art de la parole libre, l'art de l'improvisation contrôlée »
 
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions

Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?

D’abord les contes doivent passer par mes oreilles ensuite par ma bouche. Je dois conter en public avant de retranscrire une version parmi un certain nombre. Le processus de l’oralité, de l’art oratoire doit être entamé…

À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Le narrateur, les personnages.
Cela, en fonction de l’écoute, peut passer par « je » au « vous » à « il » à « elle ». Tout dépend la situation du conte.

Quels écrivains admires-tu le plus ?
Marcel Proust, James Joyce, Milan Kundera, Albert Cohen.

Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Ma voix, mon implication dans le conte et son implication dans ma vie.

Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Pour toutes celles et tous ceux qui aiment rêver,
Pour toutes celles et ceux qui recherchent des valeurs ancestrales,
Pour toutes celles et ceux qui recherchent un fond de psychologie, un fond éducatif, un fond sociologique, un fond historique.
Pour toutes celles et ceux qui recherchent la convivialité.
Pour toutes celles et ceux qui recherchent un bon français (vocabulaire, conjugaison, poésie…)

Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Les avis positifs aident à la construction d’un artiste.
Les avis négatifs sont destructeurs.

Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Bien sur. Cela est nécessaire. Sans cela comment pourrais-je parler de partage d’histoires ?

T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Oui. En dehors des dates de festivals, spectacles, ateliers… l’écriture d’une version orale impose de contrôler ses doutes (l’écriture fixe une oralité et j’ai peur que les histoires ne viennent plus dans ma bouche pour être contées) et donc d’avoir un calendrier. Cela permet la réflexion.

De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
De la musique (en fonction de l’histoire que je vais retranscrire je me plonge dans l’univers musical du conte : époque, style, langue)
De peintures, photos, sculptures…

Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
J’écris sur mon ordinateur après que les contes soient passés en oralité et en public. Après une bonne 20aine de fois en public, je décide que les contes seront enregistrés. Et tant que je n’ai pas rencontré la version qui sera retranscrite, les versions seront enregistrées.

Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
J’ai rencontré une maison d’édition qui est une vraie arnaque et cela m’a dégoûté.
Ensuite j’ai rencontré une maison d’édition à compte d’éditeur. Cette maison d’édition prend le risque d’éditer une littérature orale.

Le dernier mot est pour toi...
Je remercie toutes les lectrices et tous les lecteurs de ce blog de cette lecture.

Merci de t’être livrée à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)

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