mercredi 4 avril 2018

Interview 🎤 Pauline Libersart

Interview réalisée le 14 janv. 2018
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Bonjour à toi, à toutes tes lectrices et tous tes lecteurs. C’est toujours un plaisir pour moi de participer à de tels échanges.



Pauline, romancière. Mariée, maman, un travail à plein temps, j’écris le soir, la nuit (c’est parfois utile d’être insomniaque), dans les trains, pendant ma pause de midi… En fait, chaque fois que mon imagination se manifeste.

Avant d’être édité(e), comment imaginiez-vous votre vie d’auteur(e) ?
Pour être honnête, je n’ai jamais imaginé ma vie d’auteure. J’ai toujours « gribouillé » mais sans jamais oser songer que j’avais la capacité d’aller au bout d’un projet d’écriture, et encore moins de pouvoir un jour intéresser un éditeur.
Dans cette vie d’auteur(e), qu’est-ce que vous préférez ?
Laisser mon imagination partir dans ses délires. Emmener mes personnages dans des aventures ou des lieux que je ne connaîtrais peut-être jamais dans la vraie vie.
Et que trouvez-vous le plus difficile ?
L’ultime correction, quand le fichier fait le dernier aller-retour avec l’éditeur. À ce moment, je suis déjà passé à autre chose, et je suis obligée d’interrompre ma phase créative pour revenir à une histoire qui pour moi est terminée.
Quand avez-vous pris la décision d’écrire votre première histoire ?
Il y a six ans, j’ai eu envie de tenter ma chance dans un concours de nouvelles. Je voyais ce que produisait d’autres auteures en me disant « mais je devrais pouvoir le faire aussi ». Alors je me suis lancée.
Être édité(e), rêve ultime ou aboutissement ?
Ni l’un ni l’autre. Cela a été comme une évolution naturelle, la solution la plus « simple » pour partager mes écrits. Après, j’ai eu la chance de trouver très vite un éditeur ca qui m’a sans doute éviter pas mal de doute et de crises existentielles.
Comment voyez-vous votre avenir d’auteur(e) ?
Continuer d’écrire, me perfectionner. Quand je relis mes premiers textes, je me dis : « Oh mon Dieu ! » et je réalise les progrès réalisés, tant sur la qualité de l’écriture, le niveau de français, ou la complexité des scenarii. Mais je me dis que j’ai encore du travail.
As-tu des rituels avant de te mettre à écrire et pour favoriser ta concentration ?
Pas vraiment, j’allume l’ordinateur et mon cerveau se met en route en même temps. En fait, c’est comme un réflexe conditionné. En revanche le bouton arrêt fonctionne beaucoup moins bien ! Parfois en pleine nuit, je ne peux pas m’empêcher de réfléchir à une scène à un dialogue… ou à une nouvelle histoire.
Tu es plutôt première ou troisième personne ?
Troisième personne et passé simple, mais il n’est pas dit qu’un jour je ne m’essayerai pas à autre chose, j’aime explorer toutes les possibilités offertes par notre langue. J’y réfléchis…
Comment crées-tu tes personnages ? Les laisses-tu s’imposer à toi ou les crées-tu en détail avant de commencer à les faire vivre dans ton histoire ?
Quand une histoire se met en place dans ma tête, les personnages en sont déjà partie intégrante. Ils sont présents avec leur caractère, leur désir, leur volonté.
En général, quand je bloque sur un texte, c’est parce que j’essaye de faire faire quelque chose à un personnage et que lui ne veut pas.
Josh (Pari entre amis) ou Alex (Frères ennemis ?) ont été des personnages particulièrement retors et compliqués à gérer. Leur personnalité est tellement marquée que le scénario en est obligatoirement impacté.
Comment gères-tu les avis (négatifs ou positifs) ? Mais surtout, les utilises-tu pour améliorer ton histoire ?
Si un avis est argumenté, quand c’est une « vraie » chronique, alors il m’intéresse qu’il soit positif ou négatif. Il y a toujours un retour d’expérience à en tirer pour s’améliorer.
Les avis à l’emporte pièce (« c’est débile », « cette auteure est nulle »…) n’ont aucun intérêt. Ils n’apportent rien, à part donner l’impression à celui qui les a écrits d’exister. Au début, quand j’étais encore novice et naïve, cela me faisait du mal, aujourd’hui je les ignore. Ça me passe au-dessus de la tête.
Niveau écriture, tu es plutôt écriture au feeling ou alors planning d’écriture ?
Au feeling, j’ai beaucoup de mal à me discipliner. J’ai dix ou douze romans commencés en même temps. Il me faut une deadline de l’éditeur pour me contraindre à terminer l’histoire et surtout les corrections.
Tu es plutôt écriture sur ordinateur ou écriture papier/stylo ?
J’ai commencé sur papier, mais le temps perdu à recopier sur l’ordinateur m’a convaincu qu’il fallait que j’arrive à écrire directement au clavier. C’est une discipline contraignante au début, mais maintenant je vais plus vite qu’avec un crayon.
Si tu peux nous en parler, sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Je viens de terminer les corrections de « Jeux de Glace » qui paraîtra le 9 février.
Ensuite, je dois terminer le relooking du Club des A qui va changer d’éditeur. Les trois volumes vont être republiés dans des versions plus longues, en principe, en avril, mai et juin.
Quand j’aurai fini tout ça, il faudra que je choisisse dans la demi douzaine de romans en cours, lequel j’ai envie de terminer. J’ai le choix entre deux historiques, deux fantastiques et deux contemporains… entre autres.

Premier souvenir d’enfance ?
« La belle au bois dormant ». Mon premier film au cinéma, j’avais quatre ans. Un émerveillement.
Première qualité ?
Obstinée (si, c’est une qualité !)
Premier conseil aux apprentis auteurs ?
Écrivez ! Et il vous faudra accepter que 2/3 de ce que vous allez écrire sera retravaillé, rectifié, modifié ou expédié directement à la poubelle.
Donc écrivez, écrivez, écrivez…
Premiers fans ?
Des lectrices qui me suivent depuis la publication de ma première nouvelle. Certaines connaissent même mieux les détails des histoires dont elles sont fans que moi ! C’est impressionnant.
Première dédicace ?
C’était une dédicace collective organisée dans un salon de thé par mon éditeur de l’époque avec toutes ses auteures parisiennes. Un moment très convivial, très agréable (le cheesecake était fabuleux !)
Premier livre ?
Premier livre lu ? aucun souvenir, je sais lire depuis l’âge de cinq ans…
Premier livre qui m’a marqué ? Un livre extrait des Misérables « l’histoire de Cosette », quand Jean Valjean la sauve des Thénardier et offre à la petite fille en guenilles « Catherine » la merveilleuse poupée à robe de princesse. Le livre était illustré, je me souviens encore des dessins.
Premier livre écrit ou premier livre publié ? Ce n’est pas le même. La première nouvelle que j’ai écrite est « Pour un instant de vérité », mais à la même époque je terminais « Dans la ligne de tir ».
Au final, c’est « l’homme de Sierra » qui a décroché le premier contrat d’édition.
Dernier livre lu ?
Harlan Coben, « Peur noire », parce que j’adore ce grand monsieur.
Dernière chanson écoutée ?
Believer d’Imagine Dragon, parce que Imagine Dragon’s fan (et Doph Lungren dans le clip… ce qui ne gâche rien, le héros ayant de fort beaux restes)
Dernier coup de gueule ?
La malhonnêteté de certains dans les milieux de l’édition, dissimulée sous les voiles de la probité, me flanquent des boutons. Je préfère ne pas en parler plus avant (ou je vais encore piquer une colère).
Dernier achat livresque ?
« À sa rencontre » de Chloé Duval. J’adore la vision tendre qu’a cette auteure de notre monde de brutes.
Dernier compliment reçu ?
Une personne m’a dit que mes livres lui offraient un moment de paix et d’évasion car elle a des problèmes dans sa vie en ce moment.
Dernier fou rire ?
Ma fille de neuf ans a un sens de la répartie incroyable. Ça finit souvent en fou rire à table.
Un animal ?
Une marmotte. Je pourrais enfin dormir !
Une chanson ?
Hallelujah, la version du groupe Pentatonix. Cette version a capela met des frissons partout.
Une ville ?
Prague. Je suis amoureuse de cette ville, il s’en dégage quelque chose qui me parle. Si un jour j’en ai la possibilité, je pars là-bas sans hésiter.
Un pays ?
La France. On oublie trop souvent que nous vivons dans l’un des plus beaux pays du monde, où sont concentrés en un très petit espace une si grande diversité de paysages.
Une saison ?
Le printemps, les jours sont les plus longs.
En plus, je n’aime pas le froid, je n’aime pas la chaleur, et l’automne me déprime.
Une devise ?
Aide-toi et le ciel t’aidera. C’est la façon polie de dire qu’il faut s’arracher parce que la vie ne fait pas de cadeau.
Une odeur ?
L’iode qu’on sent dans l’air marin, ça me rappelle les vacances, l’enfance.
Une couleur ?
Le bleu, c’est une couleur qui m’apaise.
Une fleur ?
Les calas, j’aime leur forme.
Une date ?
Mon cerveau est incompatible avec la notion de calendrier. Je ne sais jamais quel jour on est, et une année j’ai oublié mon anniversaire… En fait, j’en ai oublié d’autres et ça m’a causé quelques problèmes diplomatiques avec la famille…
Échoué(e) sur une île déserte, je voudrais avoir ?
Mon Jules, le roi des bricoleurs !
One shot préféré (livre en 1 seul tome) ? Pourquoi ?
Oh la la, la question difficile. On va dire « le crime de l’orient express », mais il y en a plein d’autres que j’aime au moins autant.
Saga préférée ? Pourquoi ?
Le scorpion en BD, ça marche ? J’adore l’histoire et le graphisme.
Héros livresque préféré ? Pourquoi ?
Hercule Poirot, parce que c’est un anti héros. Il est petit, maniaque, maniéré, toc-é de symétrie, et assez insupportable en fait. Il m’éclate.
Héroïne livresque préférée ? Pourquoi ?
Kay Scarpetta, la médecin légiste de Patricia Cornwell. Il faut parfois avoir le cœur bien accroché pour suivre ses aventures, mais c’est excellent, les scénarios sont millimétrés.
Couple livresque préféré ? Pourquoi ?
Holmes et Watson ! Ils sont inséparables, indivorçable dans l’inconscient collectif.
Auteur(e) préféré(e) ? Pourquoi ?
Agatha Christie, la reine du crime, elle m’a tenue éveillée des nuits entières.
Combien de livres dans votre bibliothèque ?
Aucune idée. Il y a la bibliothèque « officielle » dans le salon, avec une centaine de livres, mais il y a aussi tous les cartons du grenier et ceux qui sont dans la liseuse.
Une vie sans livre, c’est…
Une raison urgente de se mettre à en écrire.
Ado, le livre « fahrenheit 451 » m’avait traumatisé, et m’avait fait prendre conscience de l’importance de l’écrit dans la transmission du savoir et la formation de la pensée.
Donnez-moi vos 7 mots préférés et expliquez votre choix
1. « Maman », le plus beau rôle de ma vie.
2. « Chocolat »… parce que chocolat.
3. « Café », parce que addict.
4. « Thé », il faut que je réduise ma consommation de café.
5. « Lire », parce que c’est plus important que beaucoup d’autres choses.
6. « Écrire », c’est une pulsion que j’aurai du mal à contrôler si je devais m’en passer.
7. « Méditer », c’est nécessaire à mon équilibre.
Livre papier et/ou numérique ? (lecture)
Le papier pour les livres que je veux conserver. Le numérique pour les livres « courants » que je consomme à toute vitesse.
Cahier et/ou ordinateur ? (écriture)
Ordinateur, pas par préférences mais pour des raisons pratiques.
Musique ou pas ? (lecture)
Jamais. Ça ne sert à rien. Quand je lis une fanfare pourrait traverser la pièce sans que je la remarque.
Musique ou pas ? (écriture)
Toujours. Ça me sert à me concentrer, à créer une ambiance autour de moi, souvent en accord avec ce qui j’écris.
Thé ou café ?
Trop de café dans mon passé, j’ai suis obligée de faire un mix de survie.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (lecture)
Dès que je peux, et que personne n’a besoin de moi pour sauver le monde.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (écriture)
Dès que j’ai suffisamment de temps pour me concentrer et lancer mon imagination.
Bibliothèque, librairie, bouquiniste, brocante ou grande surface ? (achats livresques)
Tous. Je suis opportuniste.
Le dernier mot est pour toi…
Encore merci d’avoir pensé à moi pour cette interview, c’était un plaisir de partager ces moments avec vous tous.

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