samedi 13 juin 2015

L'interview de Pierre Jooris


Merci de m’avoir invité.
Un matin, je me suis levé avec une histoire en tête, il m’a semblé que je pouvais l’écrire sous forme d’une nouvelle et mener ce travail à bon port dans des délais raisonnables. J’ai pris quelques notes de départ puis je me suis mis à rédiger avec l’objectif de faire un récit de vingt pages A4. C’est venu, sinon tout seul, du moins assez simplement. Une fois le mot fin écrit, j’ai compris qu’il fallait que je me fasse lire… et corriger. Une amie m’a beaucoup aidé à ce moment-là. Puis, je l’ai fait lire à mes proches, avec pas mal d’appréhension.
Je suis trop éclectique pour avoir un genre favori mais jusqu’à présent, j’ai surtout écrit des romans à énigmes ou policiers.
La marche à pied est un moment idéal pour laisser venir les idées et pour leur permettre de se développer. Tant et si bien que j’ai maintenant un petit carnet sur moi, non pour noter tout mais pour garder quelques mots-clés que je reprendrai plus tard. Comme cela, je peux faire le vide et laisser la place à d’autres réflexions ou tout simplement au plaisir de la marche et du paysage.

J’aime bien la première personne du singulier et à l’indicatif présent mais je suis plus à l’aise à la troisième personne car je me sens moins vampirisé.
Dostoïevski, Céline, Huxley, Châteaubriant…
Pour être crédible, un personnage doit être à la base cohérent et simple, ce qui n’exclut pas qu’il puisse vivre des situations paradoxales avec des réactions complexes ou contradictoires. Pour moi, un personnage se suffit de peu, je les décris à peine physiquement. L’idéal serait de trouver un équivalent scriptural à la ligne claire de la bande dessinée. Ensuite, il faut laisser le personnage vivre et parfois n’en faire qu’à sa tête.
Pour un lecteur qui ne serait ni tout à fait moi-même, ni tout à fait un autre, une sorte de double intime, ami ou ennemi, critique quoique bienveillant, amusé et néanmoins exigeant.

Oui, heureusement car le livre, c’est comme une auto : il y a un fabricant qui vend le véhicule à un conducteur qui devient le vrai propriétaire du véhicule.
Je ne partage jamais mes projets d’écriture car j’ai besoin d’un mûrissement qui me soit personnel. Une fois que c’est bien parti, je peux partager. Il m’était arrivé il y a longtemps de partager ainsi un projet d’écriture mais avec quelqu’un qui avait trop d’avis négatifs et cela ne m’a pas permis d’avancer et c’est ainsi que ce projet est tombé à l’eau.
J’aimerais bien mais ce n’est pas toujours possible. Cela dit, j’ai écrit mon dernier roman en me jetant le défi de le publier semaine après semaine sur mon blog, à la manière des feuilletonistes. Donc, chaque jeudi, je livrais une page de roman. Mais arrivé à un certain point, il est nécessaire de prendre de l’avance pour garder la cohérence du récit.
De silence…

J’écris surtout sur écran, il y a si longtemps que je pratique cela, personnellement ou professionnellement, et cela m’est naturel. Au début, j’imprimais souvent, ne serait-ce que pour pouvoir sentir concrètement l’avancement de mon travail. Maintenant je fais les premières corrections à l’écran et ensuite je travaille sur papier car j’aime bien cela.
Médiocre. Mon premier roman a été publié par un éditeur qui a fait un travail de correction éditoriale succinct. Ensuite, il n’a fait aucun travail de promotion. J’ai résilié mon contrat afin de récupérer mes droits et maintenant je travaille avec un imprimeur, TheBook Editions, et je suis mon propre éditeur. Mais je suis sur son catalogue et on peut commander mes romans par son intermédiaire.
Je ne parlerai que de mes projets d’écriture car je suis comme Fortunio qui a toujours une maison à construire quelque part. J’ai un autre roman qui paraît tous les jeudis sur mon blog, des chroniques dominicales aussi. Et je reprends un manuscrit oublié dans un fond de fichier.
Le dernier mot : j’espère qu’il ne viendra pas trop tôt !

https://www.facebook.com/pierre.jooris?fref=ts

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