C’est moi qui te remercie. C’est avec plaisir que je réponds à tes questions.
L’élément déclencheur apparaît en 1999, suite au décès d’une amie. Comme bien souvent dans ce genre de situation, nous avons la possibilité d’étaler nos sentiments sur le papier plutôt que d’en parler autour de nous. J’aurais pu commencer un journal intime mais j’ai pris la résolution d’écrire un roman et de m’y faire parler à travers le personnage principal. Cela me semblait être une thérapie plus intéressante et plus profonde. Quelques années plus tard, je me suis retrouvé avec un roman de 280 pages. A l’époque j’ai décidé de ne rien en faire car l’histoire était un peu tirée par les cheveux, le but n’étant pas d’écrire un best-seller mais d’évacuer tout ce qui était en moi. Satisfait, je l’ai rangé dans un tiroir et j’ai voulu passer à autre chose mais écrire était devenu trop important, je ne pouvais plus m’en passer. Je me suis alors plongé dans plusieurs projets de nouvelles et de romans, dont Portes ouvertes et les deux autres tomes de la Trilogie de l’Inhumanité.
Personne ne me lisait. Je préférais garder mes récits pour moi.
En lecture, si je ne dois en choisir qu’un pour ta question je dirais le fantastique. Cela dit, je n’ai pas vraiment de préférence. Si l’histoire et le style de l’auteur me plaisent, alors je lirai le livre sans me soucier de son genre. En écriture, j’aime les récits sombres et sinistres, les personnages tourmentés et proches de la folie, les lieux malsains...
Comme beaucoup d’auteurs je préfère écrire longuement le soir sous la lumière faiblarde d’une lampe de bureau. La nuit apporte quelque chose de propice à l’écriture, surtout lorsque l’on écrit des choses sinistres. Durant la journée, lorsque je fais autre chose, je continue de penser à ce que j’ai écrit la veille et à ce que je vais écrire le soir. Je développe les idées dans ma tête (il m’arrive de prendre quelques notes rapides) et le soir venu je les étale sur le papier.
Le processus créatif peut être différent d’un roman à un autre. L’inspiration me vient en plusieurs étapes. D’abord, je la trouve dans la vie de tous les jours, en observant les gens autour de moi et en lisant des livres ou des articles d’actualités. Ensuite, elle me vient par images. Je transpose ces images en notes, en mots-clés, en paragraphes. Progressivement, tout cela devient une nouvelle, le plan d’un chapitre ou d’une partie plus grande d’un roman. Tout s’enchaîne et s’emboîte. Les idées fusent. Toutes ne seront pas gardées. Ensuite, il ne me reste qu’à écrire ce chapitre ou cette partie en suivant mes notes et mon inspiration. Je nourris le texte, je donne vie à mes personnages et je développe l’intrigue, je laisse les idées mûrir dans mon esprit. Parfois, s’il le faut, je laisse mes personnages décider à ma place, ils changent alors de direction et ouvrent d’autres portes... Ils peuvent me surprendre agréablement, comme Alain Samir (dans mon roman Portes ouvertes) qui s’est invité dans le Centre et a pris en otages les autres personnages, quelque chose que je n’avais absolument pas prévu.
Ma nouvelle « Lequel ? » est écrite à la première personne. Mes autres écrits sont à la troisième personne. Je pense que la troisième personne me convient mieux mais cela va dépendre de ce qui est exprimé dans le texte et de sa longueur. « Lequel ? » se prête à merveille à l’exercice de la première personne car elle est courte et ce que le « je » y exprime est très personnel et touche le lecteur d’autant plus.
Ils sont légion. Je n’en citerai que quelques-uns ici : King, Zola, Wells, Houellebecq, Verne, Crichton, Bradbury, Poe, Lovecraft...
De toutes les choses qui rendent crédible un personnage de roman, je crois que la souffrance est la plus importante. Les lecteurs aiment voir souffrir les personnages. Pour être crédibles les personnages principaux doivent donc avoir des cicatrices, des tourments, des addictions, des pulsions négatives, des secrets... Ce sont ces personnages que j’essaye de créer dans mes récits, le degré de souffrance pouvant varier selon la place du personnage dans l’histoire.
Ce n’est pas pour qui mais plutôt pour quoi. J’ai toujours eu peur de disparaître sans laisser de traces, alors je dois bien avouer que j’écris en espérant semer des traces de moi un peu partout...
Oui, absolument. S’ils sont positifs ils me motivent. S’ils sont négatifs, alors j’essaye d’en tirer des conclusions pour ensuite améliorer ce qui doit l’être. Par contre je déteste les avis négatifs sans développement. Il ne suffit pas de dire que l’on n’aime pas, il faut aussi pouvoir l’expliquer correctement et avec les bons arguments, sinon ça n’a aucune valeur.
Non, pas pour l’instant. J’ai toujours travaillé seul et ça me convient ainsi.
Maintenant oui, mais lorsque j’ai commencé « Portes ouvertes » je ne me suis imposé aucune contrainte de temps, si bien que l’écriture du roman a pris plus de trois ans. Cela dit, c’était nécessaire et cela m’a permis d’acquérir des automatismes que je n’avais pas avant et qui font que désormais j’écris plus vite. J’écris tous les soirs, dans la mesure du possible.
Cela varie selon mes envies et mes besoins. Je peux écrire dans le silence complet ou en musique. J’aime aussi les sons naturels (la pluie, le vent, le tonnerre...) qui favorisent ma concentration.
Tout est fait sur écran. Je n’imprime rien. La correction se fait sur ordinateur. J’élabore le plan du roman puis je développe l’histoire, chapitre après chapitre. Je reviens très souvent en arrière pour retravailler le texte et les idées.
À vrai dire elle ne fait que commencer. Je vais bientôt envoyer plusieurs manuscrits de Portes ouvertes à des éditeurs. Croisons les doigts...
Le tome 2 de la « Trilogie de l’Inhumanité », dont j’ai commencé le plan en septembre. Le thème du tome 1 était la sécurité routière. Ce tome 2 a pour thème le tabagisme. J’espère pouvoir le publier fin 2016 en version numérique. Cela dit, je ne disparais pas pour autant puisque, pour faire patienter les lecteurs, je publie également des nouvelles tous les trois mois. Il y a « Lequel ? » (sortie en juin 2015), « Je l’ai goûtée » (sortie le 31 octobre 2015), « I-gore » (écrite en octobre à l’occasion de la fête d’Halloween et disponible à la lecture uniquement sur ma page facebook) et « L’ennui de Renard » (sortie prévue en février 2016). Il y en aura davantage, bien évidemment. Cet exercice me permet d’exploiter de nouvelles idées tout en continuant à travailler sur le tome 2.
Merci encore à toi pour cet entretien et bonne continuation. Si ce n’est pas déjà fait, j’invite tes lecteurs à se jeter sur Portes ouvertes... Ils ne conduiront plus de la même manière...
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