Interview réalisée le 15 janv. 2018
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Âgé de 34 ans, je suis auteur de romans dont "Gaping Hole" et "L'homme de la forêt", disponibles sur Amazon. Animé par la passion, j'aime explorer sans cesse de nouveaux horizons et repousser mes limites. De plus, j'attache une grande importance à la cohérence dans la construction et au réalisme de mes récits. Aussi, je prends un grand plaisir à effectuer mes travaux de recherche en amont et à préparer soigneusement mes ouvrages.
En parallèle de mes écrits, j'ai travaillé ces 12 dernières années dans le marketing à différents niveaux, du développement opérationnel à la relation client en passant par le management.
Baroudeur dans l'âme, je pratique de nombreux sports comme l'escalade, la course à pied ou le VTT, et je suis également un grand passionné de cinéma et de littérature.
Avant d’être édité(e), comment imaginiez-vous votre vie d’auteur(e) ?Je ne l’imaginais pas. Dans mon cas, être écrivain n’était pas une ambition professionnelle à proprement parlé, cela est venu par la force des choses. C’est mon enfance, extrêmement compliquée, qui m’a peu à peu conditionné à embrasser cette carrière.
Dans cette vie d’auteur(e), qu’est-ce que vous préférez ?Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je passe infiniment plus de temps à faire des recherches pour mes récits qu’à les écrire. Ce que j’aime dans cette phase préliminaire c’est de découvrir des histoires cachées, de déterrer les indices et de rencontrer des gens. A bien des égards, pour Gaping Hole par exemple, j’étais plus un profiler du FBI sur une enquête policière qu’un écrivain.
Et que trouvez-vous le plus difficile ?Convaincre. Mes débuts auprès du public furent prometteurs mais c’était surtout grâce à mes compétences particulières en communication et marketing - mon métier à la ville - car sans ça, cela aurait été très difficile. Je pense que l’on peut avoir tout le talent du monde, dans n’importe quel domaine, cela ne suffit pas. Il faut beaucoup de chance et de compétences annexes pour arriver à se rendre visible auprès de son public.
Quand avez-vous pris la décision d’écrire votre première histoire ?Je pense que c’est à sept ou huit ans que j’ai écris ma première véritable histoire. Elle ne tenait que sur une dizaine de pages et racontait l’histoire de gosses d’un même quartier qui se retrouvaient confrontés à une affaire de disparition et qui devaient mener l’enquête. C’était les années 90 et je me passionnait déjà pour le cinéma et surtout l’univers de Spielberg qui m’a énormément influencé…
Être édité(e), rêve ultime ou aboutissement ?Ni l’un ni l’autre. Ma situation d’indépendant me va très bien car je suis maître de mes projets et de ma communication. Comme tout le monde, j’ai commencé par essayer la voie de l’édition traditionnelle mais sans résultat, sauf un message très personnel et très encourageant d’Anne Carrière (éditrice parisienne).
Comment voyez-vous votre avenir d’auteur(e) ?Depuis mon retour en 2015, je ne cesse de progresser, pas à pas. C’est lent mais régulier, ce qui me va très bien et qui me permet de conjuguer assez bien ma vie de famille et mon travail. Je ne ressent pas le besoin daller plus vite, je veux juste continuer d’écrire ce que j’ai envie et de le faire à ma manière.
As-tu des rituels avant de te mettre à écrire et pour favoriser ta concentration ?J’ai besoin d’un isolement complet pour travailler, ce qui n’est pas toujours évident quand on a une vie de famille. J’ai aussi un besoin compulsif de me nourrir de musique, et en particulier de musique instrumentale, genre bande originale de film. Ce qu’il faut comprendre c’est que la musique est pour moi comme de l’oxygène : je la consomme mécaniquement et de manière continue. Elle m’habite, littéralement. Pour l’Homme de la forêt par exemple, j’ai écris la plupart des scènes de solitude en montagne et en forêt en écoutant en boucle « Eptesicus » d’Hans Zimmer.
Tu es plutôt première ou troisième personne ?Troisième personne uniquement. Je ne parle jamais de moi explicitement et je n’aime pas me mettre directement dans la peau de mes personnages. J’ai besoin de prendre du recul sur eux. Je préfère être le « réalisateur » que « l’acteur » du récit…
Comment crées-tu tes personnage ? Les laisses-tu s’imposer à toi ou les crées-tu en détail avant de commencer à les faire vivre dans ton histoire ?Je laisse peu de place au hasard. Mes personnages prennent du temps à exister dans mon esprit avant de prendre forme sur papier. Je passe beaucoup de temps à leur donner une consistance. Comme au cinéma, il y a toujours les personnages principaux qui sont approfondis et les figurants qui ne font que « remplir » l’espace. Dans mes récits, j’aime que mes « figurants » aient un véritable impact sur le récit et sur les personnages principaux. Ils ne font pas que remplir un espace vide, ils accompagnent le récit… ou du moins j’essaie !
Comment gères-tu les avis (négatifs ou positifs) ? Mais surtout, les utilises-tu pour améliorer ton histoire ?J’ai eu la chance d’avoir des milliers de retours sur mon travail d’auteur, quelque que soit la forme. J’en ai eu des bons et des moins bons mais je n’ai encore jamais eu d’avis vraiment « négatif ». Sans doute que la plupart des gens les gardent pour eux par respect pour l’auteur et son travail, ou alors j’ai vraiment eu de la chance, je ne sais pas.
Niveau écriture, tu es plutôt écriture au feeling ou alors planning d’écriture ?Encore une fois, je laisse peu de chance au hasard. Mon travail se découpe en plusieurs phases bien distinctes : la recherche, le storyboarding, l’écriture du récit et la post-production.Dans la première partie, je suis un véritable profiler du FBI et je déterre des bribes d’infos ici et là, je contact des gens, même à l’étranger comme pour Gaping Hole où je suis entré en contact avec les autorités policières.Dans la seconde, c’est ma culture cinématographique qui prend le dessus. Je commence alors à écrire un story-board comme le feraient un scénariste et un réalisateur. Même s’il n’est pas fait de dessins mais de petits paragraphes en mode « post-it », il me permet de réaliser une structure physique que je peux ajuster au fur et à mesure jusqu’à ce qu’il me semble parfait. Ce n’est qu’ensuite que je commence le travail d’écriture, souvent plusieurs mois après avoir commencé mes premières recherches.
Tu es plutôt écriture sur ordinateur ou écriture papier/stylo ?Quand j’ai écris mes premières lignes dans les années 90, c’était sur une machine à écrire semi-automatique. C’était déjà « has been » à cette période mais j’aimerais bien ce décalage entre la réalité de mon époque et mes petits projets d’enfants. D’une certaine manière, cette machine à écrire donnait du crédit à mes travaux… Mais très vite les consommables de ce genre d’appareils vinrent à manquer et je me suis mis à l’informatique, un autre univers qui continue encore de me passionner aujourd’hui.
Si tu peux nous en parler, sur quel projet travailles-tu en ce moment ?Je me suis lancé le défis d’un roman historique, basé sur un fait réel passionnant et pourtant méconnue de l’arrivée des premiers colons européens dans le nouveau monde. A l’heure actuelle, je suis bien avancée car j’ai passé le cap des recherches, du storyboarding et de l’écriture de la moitié du roman… J’ai bon espoir de pourvoir le sortir dans les prochains mois.
Premier souvenir d’enfance ?L’enfance est un sujet très délicat pour moi et j’en garde peu de bons souvenirs. Cependant je peux parler des petits jeux que l’on faisaient avec mes deux jeunes frères et qui, d’une certaine manière, m’ont aidé à mieux structurer mes récits aujourd’hui. Passionné de cinéma, mais sans moyen ni équipement, nous reproduisions des scènes de films, dans les jardins et les espaces verts. Jurassic Park, Rencontre du troisième type, les Goonies, E.T, Hook… La grande époque de Spielberg…
Première qualité ?Indéniablement la patience, mais aussi la rigueur…
Premier conseil aux apprentis auteurs ?Je ne pense pas avoir beaucoup de conseils à donner car moi-même je suis loin d’avoir fait le tour du sujet. Tout ce que je pourrais dire néanmoins c’est de prendre le temps de bien préparer et peaufiner son projet. Il y a de nombreux auteurs qui sont trop impatients et qui sortent des projets imparfaits, bancales. Cela nuit considérablement à leur réputation naissante.
Premiers fans ?J’ai la chance aujourd’hui d’avoir plusieurs milliers de personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux mais la première de toute mes fans est mon épouse, Amélie, qui m’a toujours soutenue dans cette entreprise difficile. Elle n’a jamais lâchée et m’a toujours poussée à aller encore plus loin.
Première dédicace ?Je pense que ma première dédicace devait être pour un ami, mais j’avoue que je ne m’en souviens plus…
Premier livre ?Mon premier vrai projet « pro » s’appelait Rosewater, un roman catastrophe sorti en 2005 aux éditions Bénévent. J’étais terriblement jeune à l’époque et sans mes compétentes actuelles pour la communication. J’avais peur de parler de moi et d’aller vers les autres, ce qui l’a conduit à un échec commerciale cuisant. Mais je ne regrette rien car ce fut malgré tout une bonne première expérience.
Dernier livre lu ?Je suis quelqu’un qui fonctionne par cycles. Pendant des mois je vais dévorer livre sur livre et l’instant d’après, je vais m’adonner à d’autres passions… Mais je reviens toujours, de manière cyclique, à mes débuts. À l’heure actuelle, je ne suis pas trop en phase lecture mais plutôt sur la menuiserie, un loisir que j’adore pratiquer de manière tout à fait amateur dans mon garage… De mémoire le dernier livre que j’ai lu, il y a de cela quelques mois maintenant, était « Le Hobbit », que j’avais envie de redécouvrir avec mes yeux d’adulte.
Dernière chanson écoutée ?Ça par contre, ce n’est pas variable mais constant. J’écoute de la musique tout le temps, dans la voiture, en travaillant, sous la douche… Il m’arrivait même, plus jeune, d’écouter de la musique en dormant… Dernier titre que j’ai écouté, pas plus tard qu’il y a une dizaine de minutes : « Feeling good » de Nina Simone.
Dernier coup de gueule ?L’histoire des émeutes pour des pots de Nutella… Comment est-ce possible ? Comment en est-on arrivé là ? Qu’est-il arrivé à ces gens pour se laisser aller ainsi ?
Dernier achat livresque ?Un routard, pour m’adonner prochainement à une autre de mes passions, le voyage…
Dernier compliment reçu ?« Tu es beau », par ma femme…
Dernier fou rire ?À Venise, avec mon épouse il y a quelques mois. Nous sortions d’un formidable restaurant, nous avions bu quelques verres, nous étions plutôt gai. Il faisait chaud et il y avait du monde dans les ruelles et sur les ponts. Et là, un type arrive en trombe et laisse tomber un iPhone hors de prix. L’appareil explose littéralement en mille morceaux… Silence soudain dans l’assemblée, et la tête du type… Je sais que c’est pas cool de rire du malheur des autres, mais c’était impossible d’y résister !
Je ne suis pas fan de ce genre de questions, les « si j’étais ». Les réponses sont forcément imaginaires et peu représentatives d’un individu à part de l’image qu’il a de lui-même… je préfère parler de mon expérience plutôt que de spéculer.
Ma culture étant infiniment plus cinématographique que littéraire, je me permettrais de répondre aux questions suivantes dans ce sens.
Film préféré ? Pourquoi ?Armageddon, Michael Bay 1998.Cela va sans doute vous faire rire mais c’est de loin mon film préféré. Je pense l’avoir vu 500 fois et je connais chaque réplique sur le bout des doigts : « ce que l’on nous demande aujourd’hui, c’est de sauver le monde. Quelqu’un veut refuser ? ». Je trouve que ce film, en terme de richesse, de structure et d’émotion et une perfection. C’est simple, il y a tout dedans et il n’ aucun défaut…
Saga cinématographique préférée ? Pourquoi ?Il serait facile de citer Star Wars ou le Seigneur des anneaux et j’avoue que j’ai du mal à choisir mais je pense que ma saga préférée reste Rocky. Souvent critiqué dès le second épisode, je trouve que cette saga est à l’image de son personnage : humain. Comme chacun d’entre nous il chute, se relève, hésite, fait des erreurs… Mais il reste égal à lui-même et jamais ne trahi.
Héros de film préféré ? Pourquoi ?Peter Pan.Je suis tombé fou amoureux de ce personnage dès que j’ai vu Hook (Steven Spielberg, 1991) pour la première fois. Je pense qu’il est la parfaite représentation de ce qu’est un enfant : tantôt aventureux, tantôt peureux, paresseux, courageux…
Héroïne de film préférée ? Pourquoi ?L'auteur n'a pas donné de réponse à la question.
Couple de film préféré ? Pourquoi ?L'auteur n'a pas donné de réponse à la question.
Réalisateur(trice) préféré(e) ? Pourquoi ?Steven Spielberg. J’admire la passion de cet homme pour son art et la manière peu orthodoxe dont il est arrivé dans ce milieu particulier. J’aime aussi sa vision de l’enfance et sa conception de la narration.
Combien de films dans votre vidéothèque ?Je dois avoir pas loin de 300 films. Je suis assez collectionneur dans l’âme et j’ai du mal avec le « tout dématérialisé », sans doute à cause de mon âge et de ma génération. J’aime les objets en général, les prendre en main, les partager avec mes proches. Je trouve que les objets peuvent autant nous définir en tant qu’individu que les gens que nous rencontrons. Dématérialiser les objets c’est un peu comme nous dématérialiser nous-même…
Une vie sans livre, c’est…...le néant.
L'auteur n'a pas donné de réponse à la question.
Livre papier et/ou numérique ? (lecture)Papier
Cahier et/ou ordinateur ? (écriture)Ordinateur principalement mais le papier reste très présent dans mon travail
Musique ou pas ? (lecture)Non
Musique ou pas ? (écriture)Oui
Thé ou café ?Les deux
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (lecture)Peu importe
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (écriture)Peu importe
Bibliothèque, librairie, bouquiniste, brocante ou grande surface ? (achats livresques)Peu importe
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