Pages

mercredi 24 janvier 2018

Interview 🎤 Dana B. Chalys

Interview réalisée le 05 janv. 2018
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Je suis Dana B. Chalys, 29 ans, jusqu’ici autrice hybride dans les genres de l’Imaginaire (Science-Fiction, Fantasy et Fantastique ou SFFF). J’ai commencé à publier en auto-édition en 2012 avant de signer un roman Fantastique en 2014 chez les « feues » éditions Valentina, puis une série Fantastique en 2015 chez les « feues » éditions Flammèche. Aujourd’hui, par la force des choses, je suis redevenue une autrice 100% indépendante.
J’écris de l’aventure avec une pointe de romance, mais de l’aventure avant tout. Mon amour des contes et des légendes m’a naturellement poussée vers l’Imaginaire où tout est possible. Depuis plus de douze ans je travaille sur un univers étendu qui a pour nom « Les Chroniques des deux Terres » auquel sont rattachées la plupart de mes histoires (3 romans, 5 novellas et 5 nouvelles pour l’instant). Autant dire que je ne m’ennuie jamais ! 

Avant d’être édité(e), comment imaginiez-vous votre vie d’auteur(e) ?
Honnêtement, je ne pense pas avoir eu d’attente particulière avant ma première publication. À mes yeux, à cette époque, l’auto-édition était plus un moyen par défaut qu’une réelle publication, donc je n’en attendais rien. En revanche, quand j’ai signé mon premier contrat, j’espérais naïvement que mon roman serait un petit succès. Ça n’a pas du tout été le cas.
Dans cette vie d’auteur(e), qu’est-ce que vous préférez ?
Deux choses : écrire (il vaut mieux !) et partager ensuite avec les lecteurs. C’est à ce moment-là que je me dis que tout mon travail n’a pas été vain.
Et que trouvez-vous le plus difficile ?
Attirer l’attention des lecteurs déjà sur-sollicités. Tirer son épingle du jeu n’est pas évident, on ne peut y arriver qu’avec l’aide des lecteurs qui parviennent à nous trouver au milieu de la masse. En tant que petits auteurs, on ne peut pas payer des publicités dans le métro parisien, on n’a que le soutien de notre lectorat pour avancer.
Quand avez-vous pris la décision d’écrire votre première histoire ?
J’avais 14 ans, mais je ne voyais pas vraiment ça comme une histoire, plutôt comme un exutoire. La première vraie histoire sur laquelle j’ai travaillé, c’était quand j’avais 16 ans et d’une certaine manière je travaille toujours dessus 13 ans après, puisqu’elle a été la première pierre d’un vaste univers que je continue de développer.
Être édité(e), rêve ultime ou aboutissement ?
C’est généralement l’aboutissement d’un travail et d’une démarche. Pour un jeune auteur, ça peut apparaître comme rêve ultime, mais à force on se rend compte qu’être édité ce n’est pas forcément le Saint Graal. Tout dépend de ce que chacun attend de l’édition, en fait, et comment chacun vit l’écriture.
Comment voyez-vous votre avenir d’auteur(e) ?
Après la fermeture de ma maison d’édition en décembre 2017, j’ai pris la décision de ne plus soumettre de texte à des maisons d’édition durant un long moment car j’ai perdu la foi (en moi plus qu’aux autres). J’ai aussi décidé d’arrêter l’auto-édition car c’est chronophage et personnellement très peu rentable. Je vais terminer de publier ma série Chroniques d’un Saint Exorciste (le dernier tome sort à l’été 2018), puis je vais rééditer en AE ma série Fantastique Des proies pour l’ombre (date non déterminée), mais après il n’y aura plus de publications indépendantes.
Mon avenir d’autrice, je le vois donc bien vide.
As-tu des rituels avant de te mettre à écrire et pour favoriser ta concentration ?
J’ai un dossier papier pour chaque histoire que j’écris. Avant de me mettre au travail, j’ordonne mon bureau puis j’ouvre mon dossier devant moi pour avoir toutes les infos à disposition rapidement.
Pour certaines scènes, je choisis soigneusement la musique d’ambiance puis je la mets.
Tu es plutôt première ou troisième personne ?
Troisième personne. J’ai tendance à avoir beaucoup de personnages, la troisième personne me permet ainsi plus de liberté pour raconter l’histoire.
Comment crées-tu tes personnages ? Les laisses-tu s’imposer à toi ou les crées-tu en détail avant de commencer à les faire vivre dans ton histoire ?
Je les laisse s’imposer parce que les découvrir en route est quelque chose que j’aime beaucoup. Si je sais déjà tout d’eux avant de commencer l’histoire, je m’ennuie en leur compagnie.
Comment gères-tu les avis (négatifs ou positifs) ? Mais surtout, les utilises-tu pour améliorer ton histoire ?
De manière générale je ne gère pas les avis, sauf si le lecteur vient me le partager. Comme on peut s’en douter, gérer les avis positifs est extrêmement facile ! Ce sont des boosters incroyables qui me donnent toujours envie de me remettre à écrire et de faire encore mieux pour ne pas décevoir mes lecteurs.
Lorsque l’avis est négatif et que le lecteur m’en fait part de manière courtoise, je l’en remercie. Car si recevoir un avis négatif n’est pas facile pour moi, le donner à un auteur, pour un lecteur, est tout aussi difficile. Et quand l’avis négatif est argumenté, je le lis avec attention, je déprime un bon coup, puis une fois que j’ai assez de recul je l’analyse, ce qui me permet de travailler sur mes points faibles et de remettre en question mes choix scénaristiques.
Pour moi, les avis positifs et négatifs argumentés sont très importants, chacun pour une raison précise. Même s’il est évident que je préfère les avis positifs, je ne rejette jamais les négatifs.
Niveau écriture, tu es plutôt écriture au feeling ou alors planning d’écriture ?
Feeling, j’écris quand j’en ai envie, sinon ça ne donne rien de bon chez moi. Je fonctionne beaucoup à l’envie, en fait, même dans la phase de création de l’histoire car je suis une autrice freestyle à 95%. Si je fais un plan précis avant d’écrire une histoire, j’ai l’impression de l’avoir déjà écrite, du coup je bloque. Avant de commencer un roman, je fais quelques recherches selon mes besoins, et après je me lance quitte à faire de nouvelles recherches en cours de route. Ce qui fait que souvent, je suis incapable de dire comment va vraiment finir mon histoire avant d’entre être aux ¾, voire plus. Parfois, je me retrouve aussi à écrire une trilogie de romans alors que je m’étais lancée dans une simple nouvelle !
Tu es plutôt écriture sur ordinateur ou écriture papier/stylo ?
Ordinateur. Je tape vite et je peux naviguer facilement dans le fichier pour reprendre des points à ma guise, ce qui est appréciable pour une autrice freestyle. En revanche, toutes mes notes sont manuscrites car je retiens mieux ce que j’écris à la main.
Si tu peux nous en parler, sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
En ce moment, je travaille sur "Spoiler", un livre référence sur "Le Cycle des Pourpres", une partie de l’univers que je développe depuis plus de 12 ans. Ensuite, je terminerai d’écrire le troisième et dernier tome de ma série "Des proies pour l’ombre" afin de la rééditée entièrement en auto-édition.
Premier souvenir d’enfance ?
La maladie de mon grand-père maternel. J’avais 4 ans, malgré tout je n’ai jamais oublié cette période-là.
Première qualité ?
Patiente.
Premier conseil aux apprentis auteurs ?
N’espère pas vivre de ta plume. Pas très encourageant, je sais, et j’avoue que j’aurais détesté qu’on me dise ça quand j’ai commencé à publier, mais aujourd’hui j’aurais aimé que quelqu’un me l’ait dit.
Premiers fans ?
Ma meilleure amie. Elle me lit depuis plus de dix ans et d’après ce qu’elle m’a dit, elle n’a pas l’intention d’arrêter.
Première dédicace ?
À ma meilleure amie aussi. Sinon, ma première dédicace en salon c’était à Éternelle Fantasy à Caudeval (Aude) en juillet 2013, avec ma partenaire de plume Émilie Milon et Marie-Laurence Versini.
Premier livre ?
Écrit et terminé : Réminiscence 1 - Le Secret d’Abanhonne partie 1 (de la Fantasy).
Dernier livre lu ?
Meurtre au collège de Colin Howard. J’aime bien le policier, et celui-là traînait chez mes parents, je me suis dit : « Pourquoi pas ! ». Il n’a duré que 4 heures. Bien qu’il soit sympathique, il n’est pas non plus transcendant surtout quand on trouve le coupable à la moitié du livre.
Dernière chanson écoutée ?
À la cour d’Edoras de Metalyscendre (J’ai vu Le Retour du Roi la veille de répondre à cette interview, ça m’a donné envie de réécouter la chanson qui raconte l’histoire d’Eowyn.) Ça m’a aussi rappelé mes années Naheulbeuk, au passage.
Dernier coup de gueule ?
J’évite de me mettre en colère, ça brouille le teint, paraît-il. (En fait je ne m’en souviens pas, donc je brode ^^)
Dernier achat livresque ?
Histoire illustrée de l’horreur chez Le pré aux clercs. L’illustration est un art qui me parle, tout comme le genre de l’horreur. Puis il était en promo, alors j’ai craqué !
Dernier compliment reçu ?
Que j’avais du talent en tant qu’autrice. Ça m’a beaucoup touchée.
Dernier fou rire ?
Mi-décembre en revenant du resto avec ma meilleure amie. Ce n’est pas tant ce qu’elle a dit que la manière dont elle l’a dit qui m’a fait rire (et avaler mon café de travers, parce que bien sûr j’étais en train de boire à ce moment précis !). Et ça concernait un charmant serveur.
Un animal ?
Un aigle pour pouvoir aller où bon me semble et voir ce que personne d’autre ne peut voir.
Une chanson ?
Lullaby de Nickelback. Parce qu’elle me parle de manière intime.
Une ville ?
Une ville fantôme. Je n’aime pas la ville, je suis de la campagne.
Un pays ?
La France me va très bien, surtout le Sud (côté chocolatine).
Une saison ?
Le printemps avec son herbe d’un tendre vert, ses fleurs qui éclosent, ses arbres qui bourgeonnent, son soleil qui regagne en vigueur et adoucit l’air.
Une devise ?
Faire les choses dans l’ordre est le meilleur moyen de bien les faire.
Une odeur ?
Le parfum du lilas. Il annonce le printemps et en plus c’est une belle fleur qui égaye par chez moi le bord des chemins.
Une couleur ?
Le rouge, parce que c’est une couleur de contraste représentant le meilleur comme le pire.
Une fleur ?
Celle du magnolia. Je la trouve très belle et en plus elle sent super bon !
Une date ?
Alors là, je sèche. Les dates et moi, ça fait 10.
Échoué(e) sur une île déserte, je voudrais avoir ?
De quoi me nourrir et de quoi écrire.
One shot préféré (livre en 1 seul tome) ? Pourquoi ?
Le dernier que j’ai lu d’Émilie Milon mais il n’est pas encore publié alors je ne peux pas en parler. Mais il est juste génial ! Mais genre vraiment très génial !
Donc je vais dire Orgueil et Préjugés de Jane Austen parce qu’elle a réussi à créer des personnages intemporels, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Saga préférée ? Pourquoi ?
Harry Potter de J.K. Rowling. En temps normal j’ai du mal à accrocher aux séries de plus de 2 tomes. Le fait que j’ai dévoré les 7 HP est un exploit en soi et veut donc tout dire. J’aime tout dans cette série !
Héros livresque préféré ? Pourquoi ?
Liam ! Du one-shot-dont-je-ne-peux-pas-prononcer-le-nom. Je suis amoureuse de ce type ! Je ne peux pas en dire plus sinon je devrai vous tuer…
Héroïne livresque préférée ? Pourquoi ?
Je dirais Elizabeth Bennet dans Orgueil et Préjugés parce que j’aime sa vivacité d’esprit et sa répartie.
Couple livresque préféré ? Pourquoi ?
Caitlyn et Liam du one-shot-dont-je-ne-peux-pas-prononcer-le-nom.
Auteur(e) préféré(e) ? Pourquoi ?
Là c’est dur. Si je tiens compte du nombre de livres que j’ai d’un même auteur, c’est Graham Masterton, parce que j’adore quand il utilise des créatures et des magies de différents pays. Mais j’aime aussi beaucoup Roxane Dambre qui arrive en deuxième en nombre de livres. Chacune de ses histoires est un vrai régal !
Combien de livres dans votre bibliothèque ?
J’avoue ne jamais avoir compté. À vue de nez je dirais 150 ou 200 (à ma décharge, je n’ai pas beaucoup de place). La plupart sont des livres de référence, ça va de la magie à la psychologie en passant par les folklores, contes & légendes, la révolution industrielle, Napoléon, la Seconde Guerre mondiale, l’architecture, la mécanique, la navigation à la voile et les récits de marins, etc.
Une vie sans livre, c’est…
Une vie insipide dépourvue d’émerveillement, de connaissance et d’évasion.

Donnez-moi vos 7 mots préférés et expliquez votre choix
1. Rêve : parce qu’il nous pousse à nous surpasser.
2. Aventure : pour apprendre à connaître le monde et à se connaître soi-même.
3. Amitié : parce que les amis nous relèvent quand on tombe et nous rassurent quand on doute.
4. Persévérance : parce que le temps forge les plus belles histoires.
5. Empathie : parce qu’en avoir favorise l’entraide.
6. Générosité : parce qu’on a tous quelque chose à offrir aux autres.
7. Liberté : parce qu’elle nous permet d’être qui on est même si on ne respecte pas les normes.
Livre papier et/ou numérique ? (lecture)
Papier. J’aime l’objet et son odeur, sans compter que lire sur papier fatigue moins mes yeux sensibles.
Cahier et/ou ordinateur ? (écriture)
Ordinateur, c’est plus pratique.
Musique ou pas ? (lecture)
Pas quand je lis parce que mon imagination fait pas mal de bruit !
Musique ou pas ? (écriture)
Pour certaines scènes ou quand mon environnement est bruyant, oui. Sinon je préfère le silence.
Thé ou café ?
Café. Le thé ne passe pas du tout.
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (lecture)
Toute la journée !
Matin, après-midi, soir ou nuit ? (écriture)
À partir de l’après-midi jusqu’à tard dans la nuit parfois.
Bibliothèque, librairie, bouquiniste, brocante ou grande surface ? (achats livresques)
Comme je suis à la campagne, donc à plus de 10 km du magasin le plus proche, et que je suis beaucoup de petites maisons d’édition, j’avoue acheter en majorité via internet. Sinon, quand j’ai l’occasion, j’achète indifféremment dans une librairie, une brocante ou chez un bouquiniste. Les grandes surfaces rarement parce qu’elles ne proposent pas grand-chose d’original en termes de Science-Fiction, Fantasy et Fantastique. C’est assez déprimant, d’ailleurs.
Le dernier mot est pour toi…
Un grand merci à toi, Virginie, pour cette très chouette interview, et merci à toutes les personnes qui auront eu la patience de la lire jusqu’au bout !

Blog et/ou site internet
http://danabchalys.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire