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samedi 2 mai 2015

L'interview de Sylvain Johnson

 
Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Bonjour. Tout le plaisir est pour moi. C’est toujours un honneur de faire partie d’un projet d’interview, de discuter avec des amoureux de la littérature.
Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?
J’ai commencé à écrire tout jeune. Les jeux de rôles et les livres dont on est le héros m’ont beaucoup inspiré. J’avais à peine dix ans lorsque je créais des enquêtes policières sur papier pour nos aventures de l’après-midi dans la forêt. L’école m’a aussi permis de découvrir que certains de mes écrits plaisaient ou engendraient des réactions chez les gens. Je ne me souviens pas des premiers livres lus au début, car j’ai commencé la lecture très jeune. Dès l’adolescence je me suis mis à lire des Stephen Kings et autres roman du genre.
Quel est ton genre favori ?
La fiction pour commencer. Je n’aime pas lire des textes trop réalistes, car la réalité on peut la vivre. Pas besoin de la lire. Le fantastique, l’horreur, l’aventure, le polar et la science-fiction légère (pas trop spatiale) sont des genres que j’apprécie. Du moins pour lire, pour écrire c’est plutôt un amalgame de tous les genres.
Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
C’est parfois un très long processus. Il faut une ou des idées. Elles peuvent me venir d’une anecdote, d’un mot, d’une couleur, une idée qui s’est tout simplement installée comme cela, sans avertir. Elle rejoint les autres amoncelées dans le tiroir de l’imaginaire. D’autres idées vont à leur tour s’y entasser jusqu’à ce qu’un certain fil conducteur, une intrigue, une situation dominent au point d’en faire du matériau viable pour un récit. Je dépoussière donc les idées qui se sont accouplées, leur fait des offrandes de personnages, de lieux, d’intrigues et lorsque j’ai un début de plan je peux enfin écrire. Souvent, je commence l’écriture avec à peine 30 ou 40 % de l’histoire préparée. Les personnages feront le reste, me forceront la main en prenant des décisions. Une histoire est née.
À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
J’adore la narration au « Je ». J’aime quand un personnage nous raconte son histoire, dans ses mots, avec ses idées, sa profondeur psychologique. Hélas, c’est un style souvent critiqué, puisque certaines actions n’y sont pas décrites avec autant de précision. J’essaie de mélanger le style, de donner à chaque personnage sa propre voix.
Quels écrivains admires-tu le plus ?
La liste pourrait être longue! J’admire Albert Camus, Stephen King, Jean-Sébastien Grange, Frédérick Durand, Jérôme Camut, Nathalie Hug, Claude Bolduc, Dean Koontz, Mathieu Fortin et sans contredit les membres du collectif d’écrivains dont je fais partie – c’est-à-dire les Fossoyeurs de Rêves.
Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Rendre un personnage crédible est tout un défi. Parce que nous avons tous une interprétation différente de crédibilité. Pour un tel, un héron qui fonce dans un combat sans armes pourrait être complètement insolite. Alors que pour un autre lecteur, c’est tout à fait acceptable. J’aime déstabiliser les lecteurs en donnant à mes personnages des impulsions à la limite entre la réalité et la folie. Encore une fois, leur normalité m’ennuierait. Mes personnages sont un amalgame d’un peu n’importe quoi : des souvenirs de rencontres, des personnes connues ou inventés de toutes pièces. Ils sont aussi parfois biographiques, dans une certaine mesure. Il serait pratiquement impossible de les décortiquer et découvrir d’où vient telle ou telle inspiration. Une chose est certaine, ils n’ont pas la vie facile.
Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Pour moi. Parce que j’ai envie d’écrire. J’y pense jour et nuit, ne trouve le véritable plaisir qu’en pianotant sur le clavier, en libérant la tension littéraire qui gonfle dans mon cerveau malade. C’est une passion.
Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Oui. Au début, ces avis font mal. Mais souvent, en lisant ces avis négatifs et en cherchant dans le texte les problèmes qu’ils pointent du doigt, il m’arrive d’admettre que le critique avait en partie raison. Il faut être logique, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais c’est important d’écouter ce qu’on nous dit pour s’améliorer.
Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Pas vraiment. Il m’arrive de parler tout haut devant ma femme de ce que je fais, mais son intervention est inutile. Elle hoche simplement la tête et à la fin tous mes problèmes sont résolus. Parler tout haut est comme un exorciste et me permet de trouver les solutions.
T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
J’ai passé une année entière sans travail, où je pouvais écrire selon un horaire strict, être très discipliné. J’en ai profité et quelques romans sont nés de cette période. Malheureusement, je suis retourné aux études et nous attendons un enfant pour le début de mars. Les choses sont plus compliquées. Il me faut écrire quand je peux. C’est difficile parce que je suis une créature de routine.
De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
Silence complet. Mon ordinateur. Un bon café. Une collation et la paix. Pas de musique, pas de téléphone, rien.
Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier... ? Quel processus suis-tu ?
J’écris sur l’ordinateur. Je n’imprime jamais, corrige directement sur l’écran. Tout se fait à l’aide du clavier, parfois je transfère le fichier dans la tablette pour lire au lit ou encore sur la route. Je peux y prendre des notes, faire des changements mineurs.
Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Difficile au début. Ma première maison d’édition a fermé ses portes quelques jours après la publication d’un de mes romans. J’ai ensuite trouvé un éditeur compétent avec qui j’ai publié deux romans. Je suis maintenant avec une maison numérique que j’adore. Professionnel, amical, généreux, c’est un éditeur qui me donne confiance dans le monde assez froid de l’édition. Ses auteurs sont devenus une famille.
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Je suis en petite pause, dans le but d’accueillir notre enfant à venir et de me concentrer sur les études. Cela dit, je corrige quelques manuscrits pour les envoyer chez les éditeurs.
Le dernier mot est pour toi…
Merci pour cette occasion de m’exprimer, pour ces questions et l’intérêt en ma personne. J’espère avoir répondu avec justesse et avoir donné le goût aux lecteurs de me découvrir, de plonger dans l’univers de mes textes un peu sombre. Je vous remercie pour votre amour des mots, des livres, des écrivains.
Merci de t’être livré à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir) 
 
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