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mercredi 7 janvier 2015

L'interview de Jérôme Dumont

Bonjour et merci d’accepter de répondre à ces quelques questions
Comment as-tu commencé à écrire ? Qui te lisait au début ?
J’ai toujours beaucoup rédigé, professionnellement notamment, mais l’écriture de romans est assez récente. Mes proches ont été mes premiers lecteurs.
Quel est ton genre favori ?
S’il ne fallait en choisir qu’un, ça serait les thrillers. En fait, n’importe quelle histoire qui soit surprenante.
Quel est ton processus créatif ? Qu’arrive-t-il avant que tu ne t’asseyes à écrire ?
Il me vient en général une idée, très globale (du genre : tiens, et si on enquêtait sur la disparition mystérieuse de la femme d’un vieil ami de MacLane ?). Elle peut arriver n’importe quand, n’importe où. Je la note et la laisse mûrir plus ou moins longtemps avant de commencer à la travailler et la laisser me guider. Dans le cas des « Rossetti & MacLane », l’idée de chaque tome m’est venue au moment où je terminais la rédaction de l’épisode précédent. Parfois à partir de développements potentiels de certains personnages (je voulais par exemple mettre en scène le personnage d’Ange dans « Trois balles dans le buffet », tout comme je voulais donner de la consistance au personnage de Joana dans « Un froid de loup »).
À quelle personne es-tu le plus à l’aise : à la première ou à la troisième personne ?
Plutôt la première, mais au travers des dialogues. J’aime beaucoup dialoguer mes scènes, c’est plus naturel pour moi, je visualise les scènes en étant tour à tour dans la peau de chacun des protagonistes, tout en demeurant spectateur invisible.
Quels écrivains admires-tu le plus ?
Stephen King pour sa capacité à toujours surprendre le lecteur et jouer avec ses angoisses et ses peurs.
Patrick O’Brian pour le réalisme et la qualité de la précision historique des aventures de Jack Aubrey.
Andrea Camilleri pour sa série des Montalbano ; juste ce qu’il faut d’humour et le dépaysement garanti
Difficile également de passer à côté d’Harlan Coben !
Qu’est-ce qui rend crédible un personnage ? Comment crées-tu les tiens ?
Ses faiblesses et ses doutes. J’ai eu l’idée de « Rossetti & MacLane » en cherchant à faire se rencontrer deux mondes que je connaissais bien avec un ressort d’équipe qui fonctionne. Tout en soupçonnant dès le départ qu’il me faudrait plusieurs enquêtes pour faire apparaître différentes facettes de leur personnalité. Quant aux personnages secondaires, ils sont souvent créés à partir de simples détails, des « et si... » qui finissent par prendre vie. Le personnage est créé comme un « instantané », de la même façon qu’on se forge une impression d’une personne qu’on rencontre pour la première fois et qu’on découvre petit à petit. Je ne fais pas de fiche exhaustive du personnage dès le départ. Par exemple, je n’avais pas prévu que le personnage de Joana aurait à vivre avec le lourd passé qui est révélé dans le tome 5. Au contraire, rien ne portait à l’imaginer ; j’en ai été le premier surpris et j’imagine donc que le lecteur aussi !
Au plus profond de ta motivation, pour qui écris-tu ?
Ça peut sembler égoïste, mais je dirai : pour moi ! J’écris les histoires que j’ai envie de lire. Cela dit, dès lors que je publie mes romans, il serait cependant faux de prétendre que les lecteurs ne comptent pas. Je n’écris cependant pas en me disant : « il faut que ça plaise au plus grand nombre » ou « si j’écris ça, ça ne va pas plaire à untel ou untel ». Dans cette optique, j’écris définitivement sans contraintes et l’auto-édition permet de conserver cette liberté intacte.
Les avis (négatifs ou positifs) des lecteurs te servent-ils ?
Énormément ! Des avis négatifs argumentés m’ont beaucoup servi à m’améliorer lors des premières parutions et à professionnaliser ma chaîne de création. Quant aux avis positifs, ils sont la cerise sur le gâteau ! Se dire que ce qu’on a sorti de sa tête et couché sur papier a donné du plaisir aux lecteurs, c’est formidable ! Une des plus belles critiques concerne le tome 6, dans lequel une lectrice dit à propos des personnages principaux qu’elle a l’impression qu’ils font partie de sa famille et ça me touche beaucoup.
Partages-tu tes projets d’écriture avec une personne de confiance afin d’avoir son opinion ?
Pour les trois premiers romans, j’ai d’abord fait lire à mes proches mes premières ébauches, au fur et à mesure de leur écriture. Le fait que l’intrigue les intéressait et qu’ils me demandaient toujours la suite a été forcément motivant ! J’écoute leur opinion, principalement sur la crédibilité des intrigues, des comportements ou réactions. À présent, je leur fais toujours lire, mais une fois l’intrigue bouclée, pas avant !
T’imposes-tu une discipline, en termes de calendrier, d’objectifs etc. ?
Je n’en ai pas eu besoin pour les trois premiers « Rossetti & MacLane », car ils sont venus tout seuls et j’avais beaucoup de temps à consacrer à l’écriture à ce moment-là. J’ai participé au « NaNoWriMo 2013 », durant lequel j’ai écrit « Trois balles dans le buffet ». Un gros défi qui m’a obligé à bloquer beaucoup de soirées pour y parvenir, mais au final, ça a fonctionné. Les cinquième et sixième épisodes ont été plus longs à créer, notamment en raison d’emploi du temps chargé. Cela dit, c’est précisément lorsqu’on n’a pas beaucoup de temps qu’il faut se réserver des moments pour écrire. Je vais faire un planning dès demain !
De quoi t’entoures-tu quand tu écris pour favoriser ta concentration ?
J’ai besoin de café ! En dehors de cela, il me suffit d’avoir mon ordinateur et c’est parti. Peu importe l’endroit, le bruit, je suis capable d’écrire au milieu d’un café, dans un parc ou à la maison, peu importe qu’il y ait du monde autour. Je rentre naturellement dans ma bulle lorsque je me mets à écrire, j’ai la chance de ne pas avoir besoin d’un silence monacal !
Écris-tu sur écran, imprimes-tu souvent, corriges-tu sur papier...? Quel processus suis-tu ?
Tout mon processus se fait quasi exclusivement derrière un écran. Je me sers de Scrivener et d’un logiciel qui m’aide à organiser mes chronologies qui se doivent d’être précises. Il m’arrive d’utiliser le papier pour coucher des idées lorsque je suis bloqué dans l’intrigue, mais ça reste très marginal. Quant aux corrections, je les fais d’abord derrière l’écran de l’ordinateur, notamment avec Antidote puis sur une liseuse. Enfin, lorsque j’ai une version finale, celle-ci part chez des bêta lecteurs qui me donnent leur avis à la fois sur la qualité de l’histoire, les corrections et coquilles.
Quelle a été ton expérience avec les maisons d’édition ?
Minime, pour ne pas dire inexistante. À la base, j’ai choisi l’auto-édition, car c’était un moyen simple pour moi de publier mes romans et que j’ai vraiment l’impression que c’est là que ça se passe en ce moment ! La proximité qu’on est capable de créer entre l’auteur et le lecteur est incomparable. J’ai, du reste, découvert un grand nombre d’auteurs auto-édités dont les romans ou nouvelles m’ont enchanté et avec qui je suis en contact. C’est un vivier très actif !
Sur quel projet travailles-tu en ce moment ?
Il y en a plusieurs. La suite de « Rossetti & MacLane », bien sûr, même si je n’en ai pas encore écrit une ligne, elle trotte dans ma tête. Également, un projet très différent, que ce soit en terme de mode d’écriture ou de thème, mais, je préfère ménager le suspense !
Le dernier mot est pour toi…
Merci de m’avoir donné l’occasion de répondre à ces questions ! Les blogueurs et blogueuses comme toi ont un rôle majeur dans la découverte et la recommandation de lectures. J’apprécie énormément d’avoir l’occasion d’en dire un peu plus sur mes romans et moi-même !
Merci de t’être livré à moi et aux lecteurs (acquis ou en devenir)

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